ITW d’entrepreneurs – Association Coup de Pouce

ITW d’entrepreneurs – Association Coup de Pouce

La démarche RSE est devenue une dimension incontournable de la vie des entreprises soucieuses d’interagir intelligemment avec leur écosystème socio-économique.

Nous avons interrogé les représentants de trois entreprises françaises, toutes engagées à nos côtés dans la lutte contre le décrochage scolaire précoce. 

  • Etienne Prévost, Directeur de Didacto, entreprise basée à Vitry-sur-Seine, spécialisée dans la commercialisation de jeux pédagogiques et de matériel éducatif depuis 25 ans. 
  • Sylvain Garnier, responsable de l’animation commerciale pour le groupe Orcom – acteur majeur français de l’expertise-comptable, de l’audit et du conseil – dont le siège social est basé à Orléans, et pilote, aux côtés du DG Bruno Rouillé, de la fondation Orcom qui vient en soutien de projets portés par les jeunes ou en faveur de la jeunesse. 
  • Lionel Plancher, Président de Plancher Environnement, entreprise basée à Lavilledieu, spécialisée dans la collecte, le tri et la valorisation des déchets. 
Lire la vidéo sur ITW d'entrepreneurs

Quand et comment avez-vous connu l’Association Coup de Pouce ?

Etienne Prévost : « Nous connaissons Coup de Pouce depuis longtemps tout simplement parce que nous sommes reconnus comme fournisseurs de jeux éducatifs ; dans le cadre des clubs Coup de Pouce et des activités de soutien, naturellement depuis nombreuses années nous sommes devenus un fournisseur privilégié d’un certain nombre de clubs, jusqu’à ce que la relation s’intensifie et à ce qu’on devienne partenaires. » 

Sylvain Garnier : « C’est l’association Coup de Pouce qui est venue à nous. Ces dernières années, notre fondation a développé et accéléré sa communication digitale pour mettre en lumière les actions menées auprès du public jeune avec en point d’orgue la création d’un site web dédié en 2020. Le chargé de mécénat de l’association a pris connaissance de nos actions de soutien par ce biais-là, il nous a contacté. »
 


Lionel Plancher : « J’ai découvert l’association Coup de Pouce par l’intermédiaire de mon banquier. Nous cherchions à adosser un projet de collecte de papier de bureaux à des associations agissant dans le domaine de l’éducation et des enfants. Nous souhaitions toucher un large public, mais surtout sensibiliser les enfants à travers ce projet de recyclage porté par FIBREC, notre filiale dédiée à la collecte de papier de bureaux, car les enjeux à la fois écologiques, environnementaux et sociétaux d’un tel projet concernent directement les représentants des générations futures que sont les enfants.
Nous nous sommes donc rapprochés de Coup de Pouce pour savoir de quelle façon nous pouvions nous associer autour de ce projet. » 

Depuis combien de temps soutenez-vous Coup de Pouce ? Sous quelle forme ?

Etienne Prévost : « Nous soutenons Coup de Pouce depuis 3 ans essentiellement sous la forme d’un mécénat de compétence. Nous participons au choix des 3 jeux qui constituent la sélection du Prix Coup de Pouce des Petits Jeux Mathématiques organisé annuellement par l’association. Nous prenons en charge l’envoie du matériel pédagogique et des jeux associés dans tous les clubs de France qui participent au Prix. » 

Sylvain Garnier : « Le soutien que l’on apporte à l’association est assez récent. Cela fait un an que nous contribuons, aux côtés de la ville de Chartres, au financement d’un CLÉM (club de lecture, écriture, mathématiques pour les élèves de CE1). »
 


Lionel Plancher : « Nous soutenons l’association depuis 3 ans sous la forme d’un mécénat financier. Nous avons comme objectif futur de mettre en place un système de réversion de recettes générées par la collecte de papier de bureau, indexée proportionnellement au tonnage de déchets recueillis. »
 

Concrètement, dans le cadre de l’entreprise, comment procède-t-on pour apporter son soutien à une association ?

Etienne Prévost : « Pour ce qui nous concerne, ça s’est passé naturellement. Didacto s’inscrit dans le secteur de l’éducation, c’est naturellement que notre entreprise se sent en mission, porteuse d’une vraie utilité sociale. Donc, lorsqu’un partenaire qui lui aussi a une utilité sociale nous contacte et nous propose de travailler, d’aller plus loin avec lui, ça nous paraît aller dans le sens et dans une continuation de notre activité naturelle de tous les jours. » 

Sylvain Garnier : « Pour Orcom, ce soutien passe par une structure dédiée. Pour cela nous avons créé une fondation d’entreprise en 2016, pour donner une nouvelle dynamique à nos actions de mécénat. Cela nous a permis aussi de concrétiser l’action d’Orcom auprès de de la jeunesse. Cela coïncidait également avec le lancement de notre démarche RSE.
 

L’outil juridique que constitue une fondation d’entreprise, dont se dotent d’ailleurs de plus en plus d’entreprises, est très intéressant pour permettre à ces dernières de développer leurs actions de soutien aux associations et leurs démarches de mécénat. » 

Lionel Plancher  : « Ce n’est pas très compliqué. Il faut se mettre en relation avec l’association, connaître ses besoins et déterminer ce qu’on peut lui apporter comme soutien. »
 

Cette décision a-t-elle été compliquée/difficile à prendre  ? Si oui, quel(s) frein(s) vous retenai(en)t  ?

Etienne Prévost : «  Non, la décision a été pour nous très facile à prendre. Quand on peut donner un coup de main soit en jeux, soit en compétence, soit parfois un peu en argent, on le fait avec grand plaisir parce que ça nous semble faire partie de notre ADN et de notre engagement au quotidien. C’est d’autant plus facile qu’on travaillait déjà avec Coup de Pouce auparavant. » 

Sylvain Garnier  : « Les entreprises se lancent de plus en plus et depuis un certain temps dans des actions de sponsoring, de mécénat. Pour nous, il n’y avait aucun frein. Il y a des outils qui permettent de le faire, il y a même des structures – c’est le cas d’Orcom d’ailleurs – qui accompagnent à la création de ces outils juridiques que sont les fondations et les fonds de dotation. Il y a aussi des organismes qui fédèrent ces actions de mécénat. Je pense notamment à l’association Admical qui aide TPE, PME, jusqu’aux grands groupes, à structurer leur démarche de mécénat. Je pense également au Centre français des fondations et fonds de dotation, auquel nous adhérons, qui propose des formations, des webinaires, pour développer cette démarche mécénat et soutien aux acteurs associatifs au sein de l’entreprise. Désormais, les entreprises sont de plus en plus accompagnées pour se lancer dans ce type de démarche. »
 

Lionel Plancher  : «  Ça été très simple parce que Coup de Pouce est vraiment à l’écoute. Ça collait tellement bien aux besoins que ça s’est fait très simplement.  »
 

En tant que chef d’entreprise, pourquoi estimez-vous important de soutenir des projets à impact sociétal  ?

Etienne Prévost  : «  Nous vendons des jeux éducatifs, cela fait partie de l’ADN de Didacto, nous faisons partie de la communauté éducative. Par ailleurs, cela permet aussi de renforcer une motivation en interne ; les collaborateurs se sentent participer à un projet utile. Les partenariats et les mécénats bien menés, au final, je pense que l’entreprise s’y retrouve, plutôt que de rester repliée sur elle-même. » 

Sylvain Garnier  : « Pour Orcom il est vraiment important de s’engager dans des projets à impact sociétal d’abord parce que nous sommes attentifs aux tendances qui modifient les modèles économiques. Nous sommes dans un monde qui se transforme. Si l’on doit à la fois agir pour préserver l’environnement et l’avenir des générations futures, l’entreprise doit avancer dans l’ère de la responsabilité, qu’elle soit juridique, sociale, environnementale, éthique. Désormais l’entreprise ne peut plus uniquement être évaluée sur sa performance financière, elle doit à la fois concilier rentabilité et intérêt général. C’est dans ce cadre-là qu’Orcom se positionne sur des projets à impact, qui ont vraiment un effet sur les sociétés de demain. C’est vraiment très important pour nous. »
 

Lionel Plancher  : « La société se transforme, et je pense qu’elle est en mal de communauté, d’humain. Le fait d’accompagner des associations liées à l’éducation pour moi c’est primordial. Par exemple, je l’ai remarqué, quand nous organisons des visites de nos installations techniques pour des scolaires, ça va de la primaire jusqu’à la fac, les plus intéressés ce sont les petits. Je suis toujours étonné par leur intérêt. Ils se posent plein de questions, ils sont curieux. C’est eux qu’il faut sensibiliser pour que demain nous ayons une société plus responsable. »

Avez-vous associé votre entreprise, vos collaborateurs, à ce soutien  ? De quelle manière  ? Cette démarche a-t-elle eu un effet tangible sur l’écosystème de votre entreprise (salariés, clients, partenaires financiers…) ?

Etienne Prévost  : « Oui, tout à fait. Du point de vue de l’interne, c’est un partenariat qui contribue à la santé économique de l’entreprise, parce que cela motive les collaborateurs qui savent qu’ils sont là pour un peu plus que les petites actions et les petites tâches du quotidien. Il a quelque chose d’autres derrière le business, les coups de fil, les mails, etc. C’est bien d’ailleurs aussi de leur rappeler de temps en temps. Du point de vue de l’externe, on travaille beaucoup par appel d’offres, on travaille beaucoup avec les collectivités, qui sont de plus en plus sensibles à la responsabilité sociétale de leurs partenaires entreprises. Elles demandent de plus en plus que nous ayons une attitude responsable en termes écologiques et sociétaux. Le fait d’avoir la possibilité de mettre ce type de partenariats en avant, pour nous c’est aussi un plus, dans le cadre d’un appel d’offre c’est aussi le genre de choses qui peut nous « rapporter des points ». 

Sylvain Garnier  : « On souhaite vraiment impliquer l’ensemble de nos collaborateurs dans les projets que nous soutenons via notre fondation d’entreprise. Nous leur rappelons que la fondation c’est avant tout leur fondation d’entreprise. Nous incitons fortement nos collaborateurs qui ont des engagements associatifs dans leur vie en extraprofessionnelle à eux-mêmes nous présenter des projets qu’ils ont à cœur. Ce que nous apprécions beaucoup c’est impliquer nos collaborateurs sur les temps forts de vie d’un projet que nous soutenons en local. Ils représentent la fondation et d’un point de vue personnel c’est une démarche épanouissante qui valorise leur engagement. Si l’on prend l’exemple de Coup de Pouce, des collaborateurs du cabinet de Chartres ont pu assister à la cérémonie d’ouverture du Coup de Pouce CLÉM de la ville, et notre associé dirigeant a pu participer très récemment à la cérémonie de clôture des clubs, aux côtés des élèves et des équipes Coup de Pouce de la ville.
Cette démarche de mécénat a non seulement un impact positif en interne mais également en externe, puisque la fondation et ses actions est un bon vecteur de visibilité pour notre marque employeur. Il arrive souvent dans nos processus de recrutement que les candidats à l’embauche, notamment les plus jeunes, nous questionnent et portent un intérêt particulier à notre fondation. » 


Lionel Plancher  : « Oui. En interne, nous avons mis en place notre système de collecte de papier de bureaux. Tous les collaborateurs de l’administratif sont équipés d’un dispositif de collecte individuel. Au quotidien, en plus de la démarche qu’ils font d’aller vider les déchets qu’ils produisent dans la colonne de collecte collective, nous les avons informés de tout le processus de tri, recyclage, valorisation des papiers et don à des associations. Ça donne un sens au tri, à leur geste, ça leur permet de ne pas percevoir cette démarche comme une contrainte.
 Par ailleurs, grâce au bouche à oreille, nous avons été sollicités par d’autres entreprises pour mettre en place le système de collecte de papier de bureaux, qui permet à des entreprises de toutes tailles de participer à leur façon une politique de RSE. » 

Qu’est-ce qui vous a motivé à soutenir en particulier le projet de l’association Coup de Pouce ?

Etienne Prévost  : « Nous travaillons déjà très bien avec Coup de Pouce dans le cadre de la fourniture des jeux du Prix Coup de Pouce des Petits Jeux Mathématiques, et lorsque l’occasion s’est trouvée d’intensifier notre collaboration sous la forme de mécénat, ça nous a paru tout naturel, dans la continuation normale de nos relations. » 

Sylvain Garnier  : « Nous avons répondu favorablement à la sollicitation de l’association pour plusieurs raisons. D’abord parce que la demande est arrivée au moment de la crise sanitaire, dans un contexte où le décrochage scolaire était un sujet d’actualité vis-à-vis duquel il nous a paru évident de nous engager. Et puis tout naturellement, c’était un sujet qui touchait pleinement la jeunesse, domaine qui est au cœur des préoccupations de notre fondation. Enfin, ce qui nous a tout de suite convaincu c’était l’aspect local du projet. »
 

Lionel Plancher  : «  Je trouve que notre système éducatif n’est pas forcément bien adapté à chacun. On est tellement tous différents. Si je prends mon exemple, à l’école je n’étais pas le premier de la classe, loin s’en faut ! Ce qui m’intéressait c’était d’aller dehors, faire du sport, j’étais plutôt manuel. J’aurais très bien pu décrocher.
L’échec à l’école, normalement il ne devrait pas y en avoir si les enfants les plus fragiles étaient mieux accompagnés. Je trouve que Coup de Pouce répond bien à ce besoin qui à mon avis va aller grandissant. » 

Soutenez-vous d’autres associations  ?

Etienne Prévost  : « Oui, nous travaillons régulièrement avec l’association Rejoué qui organise la collecte et le recyclage de jeux, et sommes engagés dans un mécénat financier avec l’association Père Guy Gilbert – Bergerie de Faucon qui travaille à l’insertion de jeunes en difficulté. Nous sommes toujours dans un cadre éducatif. » 

Sylvain Garnier  : « Oui. Nous avons soutenu beaucoup de projets depuis la création de la fondation, une vingtaine environ. Nous accompagnons des projets dans le domaine de l’environnement, du sport, de l’économie, de la culture. Nous n’avons pas de critères exclusifs dans le choix des projets que nous soutenons. Par exemple, en regard de l’actualité, nous avons récemment lancé un appel à projet sur jeunesse, mobilité, solidarité et collaboration internationale. »
 

Lionel Plancher  : « Oui, pour les mêmes raisons que Coup de Pouce, nous soutenons l’association Toutes à l’école qui agit pour la scolarisation systématique des petites filles au Cambodge où la priorité est traditionnellement donnée aux garçons. »
 

Quelle satisfaction, expérience positive, tirez-vous de cet engagement solidaire  ?

Etienne Prévost  : « Clairement, sur un plan professionnel, je suis persuadé que c’est une démarche qui est positive pour l’entreprise d’aller voir au-delà des comptes, au-delà des projets marketing quotidiens, au-delà des produits, de lever un peu la tête du guidon et de regarder un peu autour, d’avoir le sentiment qu’on est dans un écosystème, dans un environnement où on peut être plus qu’un fournisseur ou qu’un acheteur. Je pense que c’est bien pour l’entreprise et pour le personnel de l’entreprise. On fait des rencontres, on réfléchit différemment. C’est tout un ensemble de démarches qui font qu’au final l’entreprise se nourrit. On arrose notre sol et il pousse des choses qui sont différentes du côté un peu aride du business du quotidien. » 

Sylvain Garnier  : « Ce que je retire de cette expérience c’est le partage. Le partage avec les différents porteurs de projet, pouvoir découvrir des initiatives innovantes en faveur de la jeunesse, pouvoir être en contact avec des gens du secteur associatif qui ont des valeurs humanistes, qui sont engagés dans les actions qu’ils portent. Tout ce contact humain c’est vraiment une très belle expérience. Je suis toujours heureux de pouvoir échanger.
 

J’encourage tous ceux qui peuvent avoir des actions en faveur de la jeunesse de poursuivre, parce que la jeunesse c’est l’avenir de la société. C’est vraiment une source d’épanouissement personnel et professionnel de pouvoir piloter ces actions de la fondation. » 

Lionel Plancher  : « Je suis assez fier de ce qui a été réalisé, mon entourage aussi. J’aimerais vraiment continuer à développer cette démarche, qu’elle prenne une ampleur encore plus importante. Dans notre monde actuel
«particulier», c’est très agréable de savoir qu’on peut toujours s’engager dans ce genre de démarche solidaire. »