Paul Cézanne, Maisons au bord d'une route
Comment aider ses enfants et petits-enfants dans cette période inédite ? En cette période délicate pour l’ensemble des Français, la solidarité inter-générationnelle reprend tout son sens.
Dans ce contexte, nous faisons deux constats pour la gestion du patrimoine de nos clients :
1 • La pérennité du rendement du capital dans le temps doit être priorisée
Nombreux sont les médias spécialisés qui nous expliquent comment valoriser notre patrimoine en allant chercher du rendement. Le rendement en cette période est un réel challenge. Les épargnants dépensent donc parfois beaucoup d’énergie pour espérer un gain de l’ordre de 3 à 4% par an, alors qu’au moment d’une succession, le patrimoine va être amputé entre 20 et 45% de droits qui vont annihiler plusieurs années, voire des décennies de rendement !
Explication :
Pour un patrimoine investi de 100 000 €, avec un rendement annuel de 5% sur 15 ans (aujourd’hui, il faut avoir presque 100 % en actions pour obtenir un tel rendement !) ce patrimoine s’élèverait à terme à 200 000 €.
Impact d’une succession non préparée :
• Avec des droits de 20%, le patrimoine est réduit à 160 000 €
• Avec des droits de 45%, le patrimoine n’est plus que de 110 000 €, soit presque 15 ans de rendement effacés en une journée !
2 • L'allongement de la durée de la vie décale les échéances successorales
Cette heureuse nouvelle entraîne un décalage des successions au regard des besoins financiers des nouvelles générations pour réaliser leurs projets de vie.
Aujourd'hui l’héritage est perçu à 70 ans en moyenne et l’espérance de vie n’a cessé ces dernières années d’augmenter. Selon certaines études, 25% de ceux qui ont soixante ans au-jourd’hui seront centenaires demain.
Que faire pour en réduire l’impact ?
1#
Faites des donations le plus tôt possible pour bénéficier du renouvellement de l’abattement de 100 000€ tous les 15 ans. À partir des décennies après 60 ans, n’hésitez pas à sauter une génération pour prendre en compte l’allongement de la durée de la vie et économiser une succession. On peut ainsi éviter deux impacts de droits de succession !
2#
Organisez vos donations en fonction de la nature et des objectifs patrimoniaux de vos actifs. Il faut partir du principe que vous avez 3 cercles stratégiques dans la structuration de votre patrimoine :
Les biens stratégiques dont vous ne souhaitez ou ne pouvez pas vous départir jusqu’à votre décès (maison principale, épargne de précaution...).
Les biens nécessaires pour assurer votre sécurité financière ou des revenus et pour lesquels vous pouvez vous dessaisir du capital mais pas des revenus (ce sont les donations avec ré-serves d’usufruit par exemple).
Les biens non stratégiques qui n'ont pas vocation à assurer votre indépendance financière et qui sont taxés aux tranches supérieures. Ces biens peuvent faire l’objet de donation aux enfants et aux petits-enfants.
Il y a des conditions à respecter pour mettre en place une donation transgénérationnelle permettant de gratifier enfants et petits-enfants :
• la 1ère génération doit consentir à ce que leurs propres descendants soient allotis en leur lieu et place (totalement ou partiellement)
• respecter le principe du partage par souche
• une grande liberté est laissée aux donateurs sur les sauts de générations par souche (avec l'accord des parents)
Le démembrement de propriété doit être un axe central de réflexion pour les donations et pour les clauses bénéficiaires de vos contrats :
Pour une succession non préparée,
Sans anticipation, 100 000 € sur deux générations avec 5% de rendement par an, l’épargne atteint 500 000 € ;
Vous donnez en nue-propriété à vos enfants ces 100 000 €, sur deux générations avec 5% de rendement par an, le patrimoine à terme s’élè-verait à 670 000 €
Vous donnez en nue-propriété à vos petits-enfants 100 000 €, sur deux générations avec 5% de rendement par an, le patrimoine à terme s’élèverait à 1 000 000 €
Deux idées simples, peu coûteuses et qui peuvent changer la donne.
Rédigé par Stéphane ABSOLU
Directeur Pôle Expertise Patrimoniale
